11 mai 2020, début du déconfinement. Un événement attendu depuis de longues semaines, mais aussi fortement redouté. Entre angoisse de retrouver son entourage, précarité et attentes de décisions fortes de la part de l’État, la Génération Z a dû se fixer un nouveau cap : celui de naviguer dans un monde incertain.

01. L’angoisse des retrouvailles

Se retrouver, enfin. Cet événement attendu a été vécu avec une très grande émotion par 40% de nos répondants. Pas toujours facile de faire face à ce nouveau changement de situation : 15,4% des répondants ne se sont pas déconfinés tout de suite, et une très grande majorité (84%) a ressenti un confinement psychologique qui a succédé au confinement physique.

02. Nouveau crédo : vivre dans l’incertitude

« Vivre avec le doute, le masque, le virus », la Génération Z s’est adaptée relativement facilement et a même effacé l’historique pour avancer, agir, vivre ! Ils font avec le nuage d’incertitudes au-dessus de leurs têtes, considérant l’épidémie de Covid-19 comme une « bizarrerie » de plus de la société ! 70% déclarent de pas savoir de quoi le monde de demain sera fait. Vivre dans l’incertitude, voilà leur nouveau crédo. Si 92% d’entre eux attendent de voir les évolutions pour ne pas être déçus, ils estiment toutefois que c’est là l’occasion de « rebattre les cartes » pour le monde de demain. Pour cette génération : il va falloir compter sur soi, quitte à s’assurer de pouvoir vivre « en autarcie », en cultivant son propre potager à l’avenir (57%).

03. Naviguer dans un extérieur incertain

Les chiffres symboliques sont nombreux après le confinement : 1m de distance, déplacement dans un rayon de 100 km autour de chez soi… Dehors représente un danger et sortir implique de respecter les nouvelles règles de distanciation, surmédiatisées. De quoi rendre les sorties stressantes pour 53% des répondants.

L’extérieur est aussi un nouvel espace social à réinventer. Les nouveaux territoires urbains possibles sont synonymes d’« ilôts » : les jardins/espaces verts (38%), les bancs (15%).
Les jeunes initient de nouvelles convivialités, 42% participent à des Apérues, à mesure qu’ils anticipent les changements probables de la fête, 57% planifiant des fêtes « dans des bulles ». Mais attention, ce n’est pas un retour à l’avant confinement, la Génération Z retient malgré tout qu’il faut rester « en petit comité » : un arbitrage s’opère pour les rencontres, donnant la priorité aux proches de cœur.

04. Études, précarité économique… Un déconfinement au goût amer

L’incertitude touche aussi aux études, et le goût est amer : le confinement a fait des examens scolaires et universitaires, qui valident l’apprentissage, un « non-événement » pour nos répondants, dont 78% estiment qu’on leur a volé un rite de passage.

L’effondrement du cadre de la vie économique a accéléré la précarité des jeunes, réalité édifiante au déconfinement : stages annulés, embauches gelées des (grandes) entreprises, raréfaction des CDD, absence de système d’indemnisations palliatif…

05. À l’État d’agir !

La défiance est affichée face aux annonces du gouvernement et les pouvoirs publics ont une responsabilité à assumer sur tous les fronts : 54% des répondants ont estimé que le gouvernement devait aider la relève des entreprises, 23% que la relocalisation de la production devait être une priorité pour le gouvernement, et 35% que le gouvernement devait accélérer la production d’un vaccin.

06. Un avant-goût du monde d’après

Le télétravail a permis à 100% de nos répondants de reprendre leur travail ou leurs études au lendemain du déconfinement. Une priorité pour 33% d’entre eux afin de s’assurer une protection sociale et physique. C’est même un avant-goût « du monde d’après » selon eux, car 70% des répondants pensent souhaitable de sortir le travail du bureau.

Ce qu’il faut retenir

La Génération Z scrolle. C’est-à-dire qu’elle suit un processus de croissance et de développement constant. Elle est née avec l’idée que l’individu développe ses compétences tout au long de sa vie (Théorie des intelligences multiples de H. Gardner). Elle s’ajuste au changement. La fin du déconfinement annonçait la fin de l’immersion, qu’il fallait sortir du cocon, pour se projeter à nouveau dehors. Ce passage a amplifié la conscience de l’incertitude. La fragilité du dehors s’est opposée à celle du dedans. Le contact avec le monde extérieur a coïncidé avec l’écrêtement des perspectives professionnelles, la limite des repères spatiaux et le bouleversement de la sphère sociale. C’est donc une vie plus « petite », des mouvements plus limités, des rencontres arbitrées que les jeunes ont retrouvés. Chacun a reconstruit son rapport au dehors avec le sentiment qu’il faudrait compter sur soi avant tout.

– C'est à l'État de poser les conditions du déconfinement, qu'est-ce qu'on en sait nous.

– Il faut vraiment aider les entreprises à faire face à cette crise, sinon ça va être vraiment difficile pour nous quand on va arriver sur le marché de l'emploi.

35,7% des répondants pensent que la priorité du gouvernement devrait être d'accélérer la production d'un vaccin.

83,3% trouvent que le virus a affecté la confiance en leur avenir.

Plus de 75% des répondants ont fait attention à ne pas partager de fake news.